Test : Limbo

Limbo fait partie de ces jeux qui misent sur la simplicité pour donner une expérience pure de tout artifice. Ici, pas de couleurs, pas de textures, pas de 3D, pas de musique, pas de scénario, des contrôles simplissimes… même les options sont réduites, puisque seul le contraste peut être modifié. Et pour cause, tout dans Limbo n’est qu’inquiétantes silhouettes noires et puits de lumière.


Incarnant un petit garçon, vous êtes livré à vous-même dès le début de la partie. Pas de jauge de vie ou de tutorial pour vous aider, vous allez devoir expérimenter et connaître vos limites. Ou plutôt votre limite : la mort, qui ne vous fera aucun cadeau. Vous allez devoir survivre dans un monde hostile et sans pitié, où la cruauté vous guettera à chaque tournant et sous des formes diverses : animaux sauvages, pièges retors, chutes, noyades, et même d’autres enfants qui visiblement n’aiment pas trop qu’on s’aventure sur leur territoire.

Et au moindre faux pas : adieu. Fort heureusement, le nombre d’essais est illimité et les sauvegardes automatiques, ce qui vous permettra de reprendre rapidement avant la boulette fatale.

Limbo n’est pas pour autant un jeu difficile, et il suffira souvent de prendre le temps de réfléchir un brin pour appréhender les mécanismes classiques de jeux de plates-formes utilisés : déplacer des caisses, activer des ascenseurs, éviter les gouffres mortels en se balançant sur une corde, le gameplay est rôdé à la perfection et l’inertie du personnage dosée au millimètre pour qu’on serre les dents à chaque passage délicat. Riche et ingénieux dans la simplicité, Limbo n’est jamais ingrat.

L’ambiance, elle, est à tomber : le dépouillement graphique et sonore, mêlé au monde cauchemardesque arpenté, donne un résultat à mi-chemin entre la mélancolie et la peur. On se sent poussé vers l’avant par l’envie de survivre et de sortir de cet environnement hostile, en espérant retrouver un monde plus accueillant, et en même temps retenu par une peur primitive de la mort, qui peut frapper n’importe quand. La narration, totalement absente, renforce le flou et laisse libre cours à l'imagination du joueur.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à Limbo concerne sa durée de vie : Trois petites heures pour les plus aguerris. Mais gageons que ce qu’elles contiennent fera rapidement passer la pilule du prix, un peu salé par rapport aux standards du genre. Malgré tout, Limbo reste une immense référence, et un brillant exemple de ce qu’il reste possible de faire en jeu vidéo sans faire dans la surenchère, et en maîtrisant simplement l’ambiance.

1 commentaire:

  1. T'as fait une faute dans le 3ème paragraphe : on dit pas "serrer les dents" mais plutôt "serrer les fesses". Enfin c'est pas vraiment une faute c'est plutôt mon avis.
    Je suis juste un peu déçu de pas l'avoir eu dans mon bundle celui-là :/

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